Je connaissais le Miel de Pissenlits, une recette suisse transmise par Ginette Mathiot dans sa Cuisine de tous les Pays. Grâce à Lilizen de Gastronomade, j’ai expérimenté une version plus épaisse : la Cramaillote. Les procédés et ingrédients sont proches : cueillette des fleurs par temps ensoleillé, séparation des pétales et du vert pour éviter toute amertume (Ginette Mathiot se contente d’ôter les tiges, tandis que lilizen enlève également les corolles), obtention d’un jus (par macération pour Ginette Mathiot, par cuisson pour Lilizen), mélange du jus avec sucre et agrumes, et cuisson d’environ 45 minutes. Et pourtant je préfère de loin la gelée, dont le goût m’est apparu plus subtile. J’apprécie également sa conservation en bocaux, comme toute confiture.
J’ai voulu réaliser la Cramaillote avec du sucre rapadura, afin de multiplier les sensations gustatives et de conférer à cette sucrerie quelques valeurs nutritives. En bouche se déploient d’abord le sucré teinté de réglisse du rapadura, puis le fruité des agrumes, et enfin ce parfum champêtre spécifique des pissenlits. Un vrai bonheur ! 400 fleurs sont nécessaires. Cela vous paraît probablement immense, mais le résultat en vaut bien le coup. Pour tout vous dire, cette gelée était tellement succulente que, sur l’ensemble de mes vacances, je l’ai réalisée pas moins de quatre fois !
Pour lire la recette de Lilizen, c’est ici. La revoici, nuancée par mon expérience:
Ingrédients
400 fleurs de pissenlits
1,5 litre d’eau
2 oranges et 2 citrons non traités
750 g de sucre rapadura (ou à la rigueur, sucre de canne complet vendu en magasin bio)
Oups ! Mauvais départ, j’ai interverti le processus conseillé par Lilizen. Donc j’ai commencé par débarrasser les fleurs de pissenlits de leur corolle amère, en me servant d’un couteau. J’en ai profité pour vérifier qu’aucun insecte n’y était resté. Puis j’ai lavé à grande eau les pétales, les ai égoutté et laissé sécher au soleil environ une heure sur un journal recouvert d’un torchon (si vous vous passez de cette étape, pensez à bien sécher les pétales, sinon vous allez vous retrouver avec beaucoup trop d’eau en cuisson…).
J’ai mélangé les pétales avec l’eau et les agrumes lavés et découpés en rondelles. Le tout a cuit une heure à petit bouillon (de temps à autre, j’ai tourné avec une cuiller en bois pour m’assurer que tous les pétales étaient immergés). Puis j’ai recueilli le jus à l’aide d’une grande passette (ou passoire à maillage fin, c’est comme on veut).
J’ai ajouté au jus le sucre rapadura dans un grand faitout mis sur le feu. Dès l’ébullition, j’ai baissé un peu le feu. Et puis j’ai attendu que la gelée prenne. Il a fallu pour cela environ une heure. Dès qu’une goutte versée sur une soucoupe froide se figeait, cela signifiait qu’il était temps d’arrêter le feu.
Entre-temps, j’ai ébouillanté et mis à sécher des bocaux (mon rendement a été plutôt faible : 5 bocaux pour 800 fleurs). La gelée est versée dedans dès la fin de la cuisson (à ras-bord). On ferme les bocaux et on les retourne pendant 6 heures, comme pour les pots de peinture !
Cette recette aura fait l’objet de ma première contribution au Week-end Herb Blogging, un événement « culino-bloguinaire » à l’initiative de Kalyn. Retrouvez les recettes à base d’herbes et de fleurs, collectées par ses soins, dès ce soir (heure d’Utah), sur Kalyn’s Kitchen.
Merci à Lilizen pour cette délicieuse recette.
Merci aussi à Maxine, Oliver et Renée pour leur aide précieuse. Plus il y a de mains en cuisine, plus on rit !
3 commentaires:
Oh, mais elle me séduit ta recette, au petit dej ça doit être être divin... Bon, il faut que j'aille au vert à la recherche de fleurs de pissenlit...
Ohhhhh! formidable!!!!
je n'ai rien vu de tout cela, en retard comme d'habitude! Je te dis bravo pour cet essai, c'est un coup de maître! mais dis-moi, ton sucre se rapprocherait-il du mascobado?
Je t'embrasse et encore bravo pour avoir fait la cramaillote, et merci pour la citation, ça me fait super plaisir! a bientôt Virginie!
lili
Oui Lilizen, en un peu moins fort.
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