Vous connaissez certainement le pavot à opium, avec lequel on produit de l’huile, des graines de pavot (les petits grains bleutés qui servent à la préparation de pains et gâteaux), comme de l’opium et ses dérivés, héroïne, morphine et codéine, avec les capsules des graines. Nous avons dans nos contrés son petit frère, dont les effets narcotiques sont plus négligeables : le coquelicot.
Dans nos campagnes, on ne risque pas de le rater. Mêlé aux marguerites, il impose son rouge vif. Cette fleur de la famille des Papavéracées, ou Pavots, attire le regard par son pimpant et sa fragilité. Elle déçoit souvent les cueilleurs qui veulent ramener chez eux un peu de bohème des champs : en vase, les bouquets romantiques ne tiennent pas longtemps, à moins de connaître l’astuce de Tartine (cautériser la base de la tige à l’aide d’un briquet).
Même en balade, je n’enlève pas mes lunettes de bloggueuse culinaire, et des coquelicots, j’en ai cueillis… pour préparer une superbe salade rouge et verte. Les pétales de coquelicot sont fins et tendres comme un voile de salade et leur couleur ne pourra que réveiller la tablée. On peut bien sûr inventer des salades complexes avec de multiples ingrédients… Je préfère pour ma part, l’effet visuel des simples pétales rouges vifs associés à la verdure de jeunes pousses variées (laitue, scarole, batavia, épinards, chou conique en lamelles, fanes diverses, etc.), le tout accommodé d’une vinaigrette translucide (par ex., vinaigrette au fenouil et curcuma). Mélangez le tout ou jouez de l'effet "plumes de paon" des pétales dans votre présentation.
Ce pavot des champs a plus d’un tour dans son sac. Sommeil difficile ? Maux de gorge ? Infusez des pétales (on en trouve sous forme séchée en herboristerie). Le goût ne m’a pas vraiment enchanté et je n’ai pas assez poussé ma consommation pour conclure des effets. J’ai appris d’autres usages (graines, feuilles en cigarettes ou soupes) mais ne les ai pas testés ni vérifié leur non-toxicité, même si je fais confiance à Tartine pour sa Soupe du Roi-Soleil…
Quoiqu’il en soit, ne vous trompez pas de fleurs : il est facile de confondre le coquelicot avec le Pavot douteux (fleurs plus claires), le Pavot hybride (pétales foncés avec tache noire à leur base) ou le pavot argémone (petite taille, pas de chevauchement des pétales). Je ne connais pas les toxicités de ces dernières plantes.
6 commentaires:
J'ai plus qu'à aller le cueillir dans la campagne près de chez moi....
Original ta recette avec des coquelicots! je ne savais pas que le coquelicot était comestible :-D
Il est fort intéressant ce billet ... Merci j'ai appris beaucoup de choses
Merci pour ton billet, tu me donnes envie d'aller me promener dans la campagne.
Ah cruel dilemne! quand on est autant passionnée par la cuisine que par le jardinage, on ne sait plus ou être : au four ,au jardin, entre les deux sur le blog de Virginie? Confirmation, les feuilles du coquelicot sont commestibles, un peu mucilagineuses, pour les amateurs je recommande "la cuisine sauvage" de François Couplan ed Equilibres....testé et toujours vivante!
merci pour cette recherche
Enregistrer un commentaire