La journaliste Gaëlle Dupont nous rappelle, dans Le Monde de dimanche 22-lundi 23 janvier 2006, que l’humanité sera confrontée à une véritable crise d’eau d’ici deux décennies. Actuellement 1,5 milliards d’humains vivent dans des Pays dont l’approvisionnement en eau est jugé critique (moins de 1 700 m3 /an/habitant). En 2025, ils seront le double. Les ressources en eau, renouvelables mais non multipliables, se répartiront alors inégalement sur la surface terrestre et seront partagées par une population estimée par les démographes à 8 milliards d’individus. Et on ne compte que les humains… Ainsi, si l’Island, le Groenland, l’Amérique et l’Océanie disposeront de réserves suffisantes, l’Asie, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe du Sud connaîtront des déficits problématiques. D’autant plus si on songe que la qualité de l’eau se dégrade de plus en plus de par le monde, et que nombre de Pays n’ont pas les capacités économico-politiques de la préserver.
Trois solutions sont avancées pour résorber cette pénurie.
La première prône la poursuite de grands travaux pourtant fort décriés pour leurs implications sur l’éco-système : les barrages et forages. Cette Ecole contient une crise en creusant une autre…
La seconde solution promeut le dessalement de l’eau de mer. De nos jours, 1,5 % de la population humaine, et notamment les habitants du Golfe Persique, se sert de cette source d’eau. Cependant, seules les régions côtières peuvent bénéficier de cette technique.
La troisième et dernière solution préconise de modifier nos usages. Pour cela, il est nécessaire de cerner dans notre mode de vie les pratiques les plus gourmandes en eau. En première ligne de mire, l’agriculture. Si ce secteur nous nourrit, il absorbe 73% de l’eau utilisée dans le monde (l’industrie et la production d’énergie : 21% ; les foyers des particuliers : 6%). Comment diminuer cette consommation ? Deux changements sont envisageables. D’abord, les agriculteurs pourraient distribuer l’eau au compte-goutte au pied des plantes, plutôt que d’irriguer leurs terres (l’irrigation, si elle est employée sur seulement 15% des cultures, produisant tout de même 40 % des ressources alimentaires, entraîne une déperdition en eau de 20 à 60 % ). Mais à l’heure actuelle, cette technique ne peut être appliquée par tous les agriculteurs dans le monde : il faut qu’ils y aient accès et que le surplus de main d’œuvre soit compensé par une hausse du prix des denrées, et donc que les consommateurs soient prêts et puissent payer plus cher leur alimentation. Nous n’en sommes actuellement pas là et malgré tout, cette solution à elle seule ne suffit pas à enrayer la crise. Ce n’est pas le cas du second changement (dans nos habitudes) proposé. En effet, Gaëlle Dupont précise que « si 20 000 m3 d’eau sont nécessaires pour produire une tonne de viande de bœuf, il en faut 1 500 pour une tonne de céréales ». Soit plus de 13 fois moins ! La plus grosse partie des terres cultivées est destinée à nourrir les animaux nés et élevés pour leur viande. Et si les humains boudaient cette viande pour se nourrir de végétaux… Je vous laisse imaginer ce que cela impliquerait en termes de ressources mondiales en eau et en nourriture.
En parallèle : Cel, nous informe d’un test publié par Agir 21. Il s’agit d’évaluer combien de planètes seraient nécessaires pour nourrir l’humanité si tout le monde avait le même mode de vie que soi. Le test porte sur l’alimentation, les moyens de transport et l’habitat. Aussi grossière que puisse être cette estimation, elle me paraît très efficace, claire et facile à interpréter. Elle met le doigt sur les conséquences de notre vie moderne, bien confortable mais qui n’a pas été pensée en terme de conséquences sur notre environnement. A titre d’exemple, selon ce test, personnellement, si tout le monde vivait comme moi, il faudrait 1,63 planète pour subvenir aux besoins de l’humanité (nourriture : 1,35 terrains de foot ; transport : 0,04 TdF ; habitation : 2,95 TdF). Un résultat pas glorieux, je l’admets, et pourtant j’ai assimilé bon nombre de réflexes écolos…
Je vous recommande l’article de Cel, le commentaire et les calculs d’Atulya, et bien entendu le test d’Agir 21.
jeudi 16 février 2006
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1 commentaire:
je suis à 1.86 planètes...trop! Faudra donc, dès que je déménage, convaincre mon mari l'ineter des pannaux solaires...si seulement les voitures electriques n'étaient pas hors prix! (je ne peux pas rouler en metro, on m'aggresse souvent, maintenant j'ai peur!)
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