Sunseed Desert Technology était une communauté agricole (je viens d’apprendre que, depuis 2003, c’est désormais une entreprise), implantée près d’Almeria, au sud-est de l’Espagne. En lien, avec des Universités anglaises, elle tâche d’inventer, de développer et de promouvoir des techniques tant écologiques qu’économiques pour les Pays qui subissent un climat semi-aride, notamment en Afrique. La population de Sunseed rassemblait en grande partie des étudiants anglais, descendus pour un temps plus un moins long ; certains d’entre eux y expérimentaient leurs travaux d’études. Sunseed étant vouée à venir en aide aux populations qui, dans le monde, souffrent de la pauvreté et de la faim, la cuisine ne pouvait qu’être végétarienne (à tendance végétalienne), à mon grand plaisir : il est démontré que, si tout le monde adoptait un régime végéta*ien, on réduirait à zéro les problèmes de faim et de sous-nutrition car, non seulement cette alimentation est moins coûteuse en terre, énergie et eau, mais il faut ajouter que la production de viande paupérise les pays déjà pauvres (les populations cultivent du maïs ou du soja pour nourrir les bétails en Occident, plutôt que de développer des cultures vivrières) – ces calculs ne prennent néanmoins pas en compte les questions de répartition.
En cuisine, Sunseed est équipée de deux moyens de cuisson verte (peut-être plus depuis…) : un four à énergie solaire et une boîte de cuisson sans énergie. Le premier est un système de vitres qui permet, grâce à l’action du soleil, de chauffer par exemple une tasse d’eau. Vous comprendrez que cette technique n’est valable que lorsque le soleil tape dur – je n’ai même pas tenté d’importer ce four sous le soleil nantais ! La boîte de cuisson sans énergie enferme hermétiquement des aliments préalablement chauffés : la cuisson se poursuit d’elle-même. Il ne s’agit pas d’une invention « sunseedienne » à proprement parler. Des peuples se servent déjà de ce principe multi-séculaires de par le monde (enterrer des plats sous terre, cocottes-gigogne…). La contribution de cette communauté réside avant tout dans la transmission du principe. Et pourtant les boîtes que j’y ai découvertes ne donnaient pas très envie de renouveler l’expérience. Cuits dans des assemblages de bric et de broc, de divers matériaux recyclés (même avec une roue de vélo !), les mets étaient rarement cuits à point. De retour en France, j’ai souhaité tout de même me fabriquer une boîte. La mienne n’est pas un exemple écologique car, voulant la rendre la plus hermétique possible (et déterminer si ça pouvait fonctionner dans ces conditions optimales), j’ai utilisé du polystyrène. Depuis 10 ans, elle ne s’est pas abîmée donc je la conserve telle quelle. Si l’expérience était à refaire, je choisirais des matériaux moins polluants (des coussins de paille ?).
Mode de fabrication
Je ne vous indique pas de mesures car ces dernières dépendent de votre cocotte.
Voici comment j’ai construit la mienne : j’ai assemblé une boîte en bois, puis ai garni son intérieur d’une double couche de polystyrène. Lorsque j’y dépose ma cocotte, je comble tous les vides avec des torchons.
Mode d’emploi
Cette boîte est idéale pour cuire des plats à base de céréales et/ou de légumineuses, des puddings et gâteaux de semoule (plus la peine de tourner et tourner avec une cuiller pour éviter les grumeaux qui finissent inévitablement par apparaître) et pour faire soi-même des yaourts (recette à venir).
Pour des cuissons courtes (20-30 minutes environ) : pré-cuisez sur le feu les aliments 5 minutes, couvrez et enfermez la cocotte dans la boîte pendant 1,5 fois le temps restant nécessaire. Soit, pour une cuisson de 20 minutes : 5 minutes sur le feu et 22-23 minutes dans la boîte.
Pour les cuissons plus longues (1h-2h…) : pré-cuisez sur le feu les aliments 10 minutes, couvrez et enfermez la cocotte dans la boîte pendant 1,5 fois le temps restant nécessaire. Soit, pour une cuisson de 1h30 : 10 minutes sur le feu et 2h30 dans la boîte. Personnellement, je préfère prolonger la cuisson des légumineuses sur le feu pour les attendrir et détruire des enzymes indésirables, soit 45 minutes sur le feu et 1h30 dans la boîte.
La boîte de cuisson ne surcuit jamais les aliments, limite les buées sur les fenêtres et odeurs de cuisine. On peut oublier sa cocotte la journée durant sans problème. Une dernière remarque : pensez à verser moins d'eau de cuisson, car son évaporation se limite aux premières minutes sur le feu...
Photos 1 & 2 : Sunseed
13 commentaires:
Virginie, thank you very much for all your help for my "Feline Food Variety" post. You were very helpful. We are going to the vet today (my cat Killian is getting cavities removed surgically) and I will find out more about his current food and what you suggested to me. Thank you very much for your time, care and interest. I appreciate it. And yes, many of those French words (ingredients) are very close to English. Thank you again. Bye. ~Leslie~
Puisque tu es à Nantes, tu connais peut-être déjà cette association : boliviainti.free.fr/
qui construit des fours solaires pour les familles de l'altiplano bolivien...
Leslie,
You're welcome, and all the best for Killian and his surgery.
Viviana,
Merci pour le contact. Eh bien non, je ne connais pas l'adresse de ces fours solaires si proches de moi, mais j'avoue ne pas avoir trop recherché sur ce plan-là depuis. C'est une bonne nouvelle d'apprendre ce genre d'initiatives. Comme quoi, ce n'est pas toujours la peine de faire des kms... Encore merci.
très intéressant ce que tu dis , je pensais prochainement m'acheter une cocotte sillit qui cuti à très basse température, mais ton système est très bien , simple , peu couteux et ingénieux!
C'est super comme idée! Je la mets de côté pour quand j'aurais un peu plus de place...
Il faut que je demande à un bricoleur de me faire cela en échange de bons petits plats ( le troc ça marche!).
Il y a tout un article sur la cuisine solaire et ses avantages pour arrêter la déforestation en afrique sur le n° 57 de mai de Nature & Progrès.Mais j'avais déjà remarqué que je cuis bien dans ma voiture écolo donc sans la clim!
Il faut que je demande à un bricoleur de me faire cela en échange de bons petits plats ( le troc ça marche!).
Il y a tout un article sur la cuisine solaire et ses avantages pour arrêter la déforestation en afrique sur le n° 57 de mai de Nature & Progrès.Mais j'avais déjà remarqué que je cuis bien dans ma voiture écolo donc sans la clim! To Leslie..best wishes for Killian from my cats ( old with poor gums!)
bravo pour ce site passionnant
Très belle page, mais quand je clique sur les photos de la boite, celles-ci ne s'agrandissent pas. j'aimerai bien voir en grand toutes les photos pour en construire une après. Merci;
Les photos ne s'agrandissent pour la simple raison qu'elles sont déjà en format maximal. A l'époque je n'avais que mon portable pour prendre des clichés. Ceci dit tu n'as pas besoin de les voir en grand pour en réaliser une toi-même. Ce n'est qu'une boîte, garnie d'une plaque de polystyrène (mais vaut mieux mettre autre chose)et remplie de chiffons.
Je suis complètement bluffée par cette façon de faire les yaourts! J'ai récupéré une boîte en polystyrène expansé qui allait de toute façon passer à la poubelle et je me suis lancée dans ma première fournée. Les yaourts ainsi obtenus n'avaient rien à envier à ceux de ma yaourtière, avec l'économie d'énergie en plus, donc c'est décidé, j'adopte dorénavant ta méthode!
Bonjour Virginie,
Je travaille actuellement sur la conception d'une cuisine zéro énergie dans le cadre d'un projet d'architecture à l'école de Nantes.
Ayant remarqué que tu étais à Nantes, je souhaitais savoir si il était possible que tu partages ton expérience à ce sujet.
Merci d'avance
Bonjour Zabou Xavier et merci de ton intérêt. Je vivais effectivement à Nantes au début de ce blog, mais réside désormais en Suède.
Bonne continuité pour la cuisine zéro énergie qui m'a l'air d'être un beau projet !
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